Les homos "diaboliques" en Gambie et bientôt menacés de mort en Ouganda ?
L'Ouganda envisage d'adopter une loi aggravant la criminalisation de
l'homosexualité dans le pays, avec des peines de prison à vie voire des
peines de mort. L'UE et les Etats-Unis en demandent le retrait. Pendant
ce temps-là, le président gambien a qualifié les relations entre
personnes de même sexe de «diaboliques» ! EN OUGANDA MISE A JOUR :
Le projet de loi faisant de l'homosexualité un crime passible de la
peine de mort en Ouganda va être assoupli au profit d'une peine de
prison à vie. "Il y a eu beaucoup de débats au sein du gouvernement
(...) concernant le projet de loi mais nous pensons aujourd'hui que la
prison à perpétuité serait une meilleure solution parce qu'elle offre
aux contrevenants la possibilité de se racheter", explique le ministre
de l'Ethique et de l'Intégrité, Nsaba Buturo. "Les exécuter ne serait
pas très utile". Le projet initial prévoyait la peine capitale pour les
"délinquants graves" et coupables d'"homosexualité aggravée".
Les résolutions et
les menaces feront-elles pencher la balance ? Les autorités ougandaises
débattent depuis vendredi d'une proposition de loi déposée par les
députés de la majorité pour réprimer drastiquement l'homosexualité, un
crime là-bas, au nom des "valeurs familiales". Ce texte prévoit de
punir de la peine de mort tout homosexuel séropositif qui aurait des
rapports sexuels avec une personne saine ou un mineure, de sept ans de
prison tout individu qui encouragerait l'homosexualité ou encore de
trois ans de prison la non délation ou la défense des droits des
homosexuels. Des responsables du gouvernement ougandais ont indiqué que
l'article sur la peine de mort allait être réexaminé au parlement.
La loi a, selon les observateurs
politiques, de fortes chances de passer. Le président Yoweri Museveni
a, dans des propos rapporté par les médias ougandais, estimé que
l'homosexualité était une importation de l'Occident, reprenant à son
compte l'opinion de certains dignitaires religieux ougandais et
africains sur son aspect "non-africain".
Le texte, critiqué par les défenseurs
des droits de l'homme, "préoccupe" également l'UE et les Etats-Unis.
Washington appelle le président ougandais à "faire tout ce qu'il peut"
pour empêcher l'adoption du texte. Et le parlement européen a adopté
jeudi une résolution d'urgence, pour "demander aux autorités
ougandaises de rejeter le projet de loi", "réviser sa législation
nationale et décriminaliser l'homosexualité", se déclarant "préoccupé
par le fait que certains donateurs internationaux et organisations non
gouvernementales et humanitaires pourraient reconsidérer ou cesser
leurs activités, au cas où ce projet de loi serait adopté".
Lundi dernier déjà, un responsable
des Nations unies a indiqué que l'Ouganda pourrait perdre
l'implantation d'une institution de recherche sur le sida, soutenue par
l'ONU, s'il adopte la loi. "Criminaliser des relations sexuelles
consenties n'est pas seulement une question qui regarde les droits de
l'Homme, cela va à l'encontre d'une bonne stratégie sur le sida", a
souligné la principale conseillère scientifique de l'Onusida qui
soutient, avec l'Organisation mondiale de la santé (OMS), l'AAVP. "Si
la loi passe, l'Onusida et l'OMS devront décider de ce qui se passera
et examiner si Entebbe est le lieu approprié" pour implanter l'AAVP,
a-t-elle ajouté.
Autre réaction, encore plus
provocante, celle de la BBC qui a carrément posé à ses internautes la
question : "Les homosexuels doivent-ils risquer une exécution ?",
disant "assumer le fait qu'il s'agisse d'une question dure et
perturbante"... avant de changer les mots de la question en :
"L'Ouganda doit-il débattre de l'exécution des gay ?", suite à de
nombreuses réactions d'internautes et au sein même de la rédaction de
la chaîne.
Via LCI.fr
EN GAMBIE Le président Jammeh a estimé que son pays n'avait besoin d'«aucun gay»
dans les rangs des forces armées : «Nous n'encouragerons pas le
lesbianisme et l'homosexualité chez les militaires. Ils sont interdits
dans les forces armées. Je licencierai tout soldat soupçonné d'être gay
ou lesbienne en Gambie. Nous n'avons besoin d'aucun gay dans nos forces
armées.» Le président Yahya Jammeh s'exprimait ainsi début décembre
devant des chefs d'armée fraîchement promus, explique le quotidien
gambien Freedom Newspaper.
Les relations entre personnes de même
sexe sont «diaboliques», a ajouté le numéro un de la Gambie, petit pays
majoritairement musulman d'Afrique de l'Ouest, entouré de tous côtés du
Sénégal. Il conseille aux responsables militaires de traquer
l'homosexualité en surveillant leurs troupes. Avant d'enjoindre les
gays et lesbiennes à refouler leur sexualité ou à quitter d'eux-mêmes
la défense nationale.
Le chef de l'Etat gambien, qui
déclarait en 2007 avoir trouvé un remède miracle contre le sida, n'en
est pas à sa première sortie homophobe. Le 15 mai 2008, il avait donné
24h aux homosexuels pour quitter son territoire (lire l'article). Faute
de quoi, il promettait de les faire «décapiter». Une menace qui valait
également pour «les dealers de drogue, les voleurs et les autres
criminels».
Via Tetu.fr